Trouver ses premiers investisseurs

A l’instar de « Qui Veut Etre Mon Associé » sur M6, bon nombre de projets cherchent à se financer. QVEMA a le mérite d’expliquer certaines pratiques utiles à comprendre pour trouver un financement. Pour lancer sa boite, il faut très souvent une mise de départ qui va en appeler une autre.
Pourquoi avons nous besoin de cet argent? comment le trouver ? quelles erreurs sont à éviter?

 

L'investissement de départ

Il est primordial de constituer un petit pécule pour lancer son entreprise. En effet créer sa boite engendre des frais de constitution : rédaction des statuts, comptable, frais de constitution et de publication, commissaire aux apports (?), premières taxes, dépôt de marque, … Vous aurez besoin de quelques centaines d’euros pour couvrir ces frais.
Vous aurez également besoin de couvrir le lancement de l’activité : un stock de départ, le développement d’une application, les premiers salaires, … 

Ce premier investissement doit vous permettre de montrer que votre modèle est viable !

Les Fonds propres sont trop souvent négligés et bloquent le développement de l'entreprise

En France, on peut lancer sa boite avec 1 euro. Cependant, il faut mettre un capital plus important pour la développer. En effet, le banquier et les financeurs vont regarder vos fonds propres. Si vous partez avec des fonds propres faibles, ils vont considérer que vous ne croyez pas assez dans votre société et ils se demanderont pourquoi ils vous financeraient si vous n’êtes pas en mesure d’investir dans votre projet. 

Ainsi, si vous mettez de l’argent dans la société mettez le en capital plutôt qu’en compte courant. Cet argent sera bloqué dans la société, contrairement à un compte courant… mais pour les financeurs cela traduit votre implication dans le projet.

Les fonds propres sont également un élément important pour obtenir des subventions qui peuvent être octroyées par l’Etat. Ces aides sont limitées par le montant des fonds propres. Autrement dit : si vous avez 100€ de fonds propres, vous n’aurez certainement pas plus de 100€ de financement.

De nombreuses options pour se lancer

Le premier investisseur français est très certainement Pole Emploi qui permet de garder ses allocations chômage le temps de lancer son activité. Attention car c’est également un des principaux révélateur d’échec. En effet, c’est lorsque ces aides se terminent que l’on peut voir si le modèle est viable et que l’entrepreneur est en mesure de se verser un salaire.

Vos économies et le love money représente le premier tour de table que vous pouvez solliciter. Vos amis, votre famille vous permettront de réunir les premiers euros nécessaires au lancement de l’activité. Au delà de la somme récoltée, cette phase permet de valider le fait que des personnes croient en votre projet.

BPI, la French Tech, les collectivités locales, prêt d’honneur, … En fonction de votre activité de nombreuses structures peuvent vous financer sous forme de prêt ou de subvention… qui seront conditionnées au montant de vos fonds propres. 

options d'investissement

N'oubliez pas les banques !

Les banques proposent de la dette bancaire.

Ne négligez pas cette source de financement. Bien qu’elle soit un peu plus chère et plus risquée, elle vous permet de faire un effet de levier sans vous diluer. Elle est également très complémentaire à une levée de fonds qui ne va pas financer les mêmes lignes. Si par exemple, vous avez du matériel ou un local à financer, alors utiliser la dette bancaire. Toutefois, cette dette va dépendre de votre projet mais aussi de vos fonds propres.

En fonction du montant emprunté, vous aurez certainement une garantie à apporter. Cette garantie peut être minimisée par des organismes de garantie (BPI, SIAGI, …). Le principe est simple : pour un petit pourcentage du montant emprunté, l’organisme prend à sa charge une partie du remboursement de la dette. Ce pourcentage est souvent de 50% voire 70% dans certaines conditions.

Le reste de la dette sera remboursée par le chef d’entreprise personnellement. Ne négligez pas ce point. En effet, lorsque vous lancez votre activité vous êtes trés (trop) optimiste. Mais la réalité est souvent plus compliquée que prévue et il vaut mieux être prudent en sécurisant le pire scenario.

Vos premiers "vrais investisseurs"

Votre POC est réalisé et vous avez vos premiers clients. A présent, vous avez besoin de vrais investisseurs que vous ne connaissez pas et qui vont aider l’entreprise à se développer. Le choix de ces investisseurs est là aussi primordial.

Tout d’abord, il faut trouver une valorisation « juste ». Cette valorisation est très importante, car elle doit être conforme à ce que vous avez réalisé et à ce que vous êtes en mesure de réaliser. Il faut aussi tenir compte de la valorisation de votre premier tour (seed & love money) et surtout au tour suivant. Si vous définissez une valorisation trop haute, le tour suivant devra être plus élevé. Si vous ne réalisez pas vos objectifs, personne ne voudra financer le tour suivant.

N’hésitez pas à vous entourer de professionnels qui connaissent les codes du marché et vous aideront à trouver la bonne valorisation … et la bonne dilution pour vous même. Ils ont l’habitude de traiter ces dossiers et pourront mettre de côté l’affect dans ce type de négociation.

Au delà des sommes à récolter, concentrer vous également sur la nature des investisseurs que vous allez faire rentrer, leurs objectifs … et les vôtres.

En effet, chaque investisseur a ses grilles d’investissement. Certains veulent avoir un fort retour sur investissement, d’autres (moins nombreux) veulent que leur argent soit utile. Certains vont être sleeping, d’autres très impliqués. Certains connaissent votre secteur et vont vous faire gagner du temps et vous ouvrir des portes. Certains investisseurs sont également de bonnes cautions morales pour votre projet. S’il a investi dans ce projet, c’est que ça doit tenir la route !

Ne négligez pas la notion de « comment va se passer la relation avec votre investisseur ». Si vous devez passer votre temps à faire du reporting pour quelqu’un qui a mis 5 000€, vous allez perdre beaucoup de temps et vous épuiser. Pensez également à l’équilibre entre les investisseurs. Attention également aux investisseurs qui veulent gérer votre entreprise. 

Soyez donc au clair : cherchez vous de l’argent à tout prix ou cherchez vous un mentor qui sera partenaire de votre aventure ?

Les structures d'accompagnement

Il existe de nombreuses structures qui peuvent vous accompagner dans le lancement de votre activité. Ces structures sont souvent thématisées : artisanat, silver économie, edtech, fintech, …

Vous passez très certainement par un comité de sélection.

Ces structures proposent géneralement des bureaux à prix préférentiels. Ces espaces permettent de rencontrer d’autres entrepreneurs et de rompre la solitude de l’entrepreneur.

Vous aurez également beaucoup de contenu et d’accompagnement sur des thématiques essentielles et variées : finance, comptabilité, marketing, commercial, légal, …

Enfin, être accompagné par une telle structure est un point facilitateur pour l’accès au financement. Cela crédibilise votre projet et la capacité à le mener à bien.

Gouverner c'est prévoir ! Ne rien prévoir ce n'est pas gouverner, c'est courir à sa perte.

Emile De Girardin

Ayez un coup d'avance

Une levée de fonds est un marathon. Il faut que vous mettiez en place des outils de suivi de trésorerie pour connaitre le moment où vous aurez besoin d’argent. Prévoyez au minimum 6 mois à l’avance votre levée de fonds. C’est un processus long, fatiguant et incertain qui vous demandera beaucoup d’énergie et pendant lequel vous aurez du mal à gérer le quotidien de votre entreprise.

Ne négligez pas non plus des investisseurs qui souhaiteraient investir dans votre société au fil de l’eau. Certains outils existent comme les BSA Air pour les embarquer dans le projet sans passer par tout le processus de la levée de fonds.

 

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